GRIPPE AVIAIRE: préparation des éleveurs de volatiles et du ministère de l'agriculture pour l'hiver 2007.

Publié le par ryback

Voici le résumé de la réunion qui s'est déroulée le 03/08/2006 au cabinet du ministre de l'agriculture entre les membres de la coordination  oiseaux (M. CHEVALLIER, UOF COM France ; M. COLLOT, AVIORNIS ; M et Mme DELRIVE, FFCN ; M. DOMENGE, FFO et CDE ; Mme DUNOYER, FNC ; M. GALLAND, SNC ; M. HOYEZ, CFCN ; M. LADONE, PRODAF ; M. PONCIN VOFM ; M. POULLAIN, SNPGC ; M. TIERS, Ferme de Beaumont ; M. TRINEZ, FFCN) et M. jean-François MICHEL, responsable des questions sanitaires au cabinet du ministre.

L'objectif de la réunion était, après un retour d'expérience sur l'année écoulée, de se préparer à l'année prochaine, même si pour le moment il reste beaucoup d'incertitudes, avec cependant un risque non négligeable de retour de l'influenza aviaire dans notre pays ou dans les pays voisins.

L'an passé, les Pouvoirs publics ont pris des mesures draconiennes face à un risque mal connu, qui laissait craindre le développement d'une large épizootie par le biais, qui plus est, d'une maladie zoonotique.

Il est assez classique, dans de tels cas, de "taper fort" en première analyse et, au besoin, de revoir les mesures à la baisse ensuite.

La France n'a finalement connu qu'un seul cas de H5N1 en volaille domestique. Elle a réussi à éviter l'épizootie qui menaçait, grâce aux mesures très strictes et parce que tous les citoyens, professionnels ou non, ont joué le jeu.

Cette maîtrise de la situation sanitaire animale a permis de rassurer les différents ministères qui se réunissent à Matignon et a donné une meilleure crédibilité au ministère de l'Agriculture, dans le concert interministériel.

C'est dans cet esprit que le cabinet de M. BUSSEREAU aborde l'arrivée de l'automne et il espère pouvoir proposer des mesures plus adaptées, afin de mieux tenir compte des spécificités des uns et des autres. 

Retour d'expérience

Des évènements passés, il ressort :

  •  De très gros problèmes liés à l'interdiction des rassemblements, avec des pertes financières très importantes, liées notamment à l'annulation d'expositions et à l'arrêt des concours.
  • L'incompréhension de certaines catégories de détenteurs d'oiseaux dont les animaux sont perpétuellement confinés et dont les expositions se pratiquent en bâtiments fermés : pourquoi leur interdire les rassemblements ?
  • Les avis de l'AFSSA n'ont jamais fait de différence entre les types d'oiseaux, assimilant à de la volaille tout type d'oiseau captif. Aussi, les recommandations ne pouvaient-elles pas séparer les différentes populations, avec des mesures plus adaptées.
  • L'impossibilité totale de confiner certains oiseaux, malgré l'obligation de confinement qui n'admettait pas les dérogations pour moins de 100 oiseaux.
  • Des pertes économiques considérables pour certaines catégories de professionnels : éleveurs d'oiseaux d'ornement, oiseliers, professionnels des marchés de volailles vivantes, accouveurs de gibier à plume ... Ces pertes n'ont jusqu'à présent pas été éligibles pour les indemnisations. Ce sont des pertes sèches.
  • Une amplification médiatique dévastatrice et une absence de concertation avec certaines catégories d’acteurs concernés. 

 Perspectives

Les pistes suivantes ont été retenues pour l'année prochaine :

  • Séparer, dans les raisonnements et les mesures, le monde des volailles de production du monde des oiseaux "de loisir" (dont les associations sont réunies au sein de la Coordination Oiseaux).
  • Confinement : mieux cerner les besoins de dérogations et analyser les possibilités techniques de mesures alternatives au confinement.
  • Rassemblements : les Pouvoirs publics pensent cette année pouvoir limiter l'aire de définition des zones à risque (où s'appliquent l'interdiction des rassemblements et l'obligation de confinement). Mais il faut s'attendre tout de même à ce que les 5000 communes qui avaient été identifiées, dans les zones humides l'hiver dernier, constituent l'aire des zones à risque de l'hiver prochain.
  • Il ne sera en effet pas question de se limiter aux zones où un cas positif a été identifié (il s'agit là de zones réglementées, avec des restrictions spécifiques et lourdes).
  • Même s'il n'est pas certain aujourd'hui que le Gouvernement décide d'interdire les rassemblements dans ces 5000 communes "à risque", il est conseillé aux Organisations d'éviter de prévoir des expositions, ou concours ou autres rassemblements dans ces endroits.

 

Reste à savoir si les éleveurs qui détiennent des oiseaux dans ces communes, auront la possibilité de les sortir pour participer aux rassemblements organisés à l'extérieur.

Le représentant du Ministre n'a pas tranché entre les 2 possibilités : 
   

  1.  soit ils ne pourront pas sortir les oiseaux de ces zones
  2. soit les autorités accepteront de faire la différence entre les volailles de production et les autres oiseaux. Mais cela suppose de faire de la dentelle (ce que les Pouvoirs publics n'aiment pas faire, car difficile à appliquer et à contrôler) et de pouvoir identifier les éleveurs amateurs "crédibles". A ce titre, le fait d'adhérer à une association reconnue qui fait appliquer à ses adhérents une charte ou un guide de bonnes pratiques, pourrait être un élément positif.
  3. Indemnisation des pertes économiques : il a été pris bonne note des questions posées par les importateurs d'oiseaux, les oiseliers et les éleveurs professionnels d'oiseaux d'ornement ou de gibier à plume, à propos d’une indemnisation, au même titre que les autres professionnels avicoles.
  4. En revanche, l’Etat ne versera aucun subside pour ce qui relève des loisirs, quels qu’ils soient.
    (Raison de plus pour limiter au strict nécessaire les mesures de restrictions pour que les pertes soient les moins élevées possibles).
  5. Il a été également demandé d’explorer la possibilité, y compris par vie réglementaire, que des mesures d’interdiction de rassemblements, pour risque de maladie contagieuse, puissent être considérées comme un cas de force majeure, autorisant ainsi la rupture de certains contrats (tel que la réservation d’un centre des expositions, par exemple)


- Concertation Opérateurs-Pouvoirs publics

M. MICHEL a confirmé que la Coordination oiseaux pouvait être représentée au Comité de liaison de l’Influenza aviaire et qu’il convenait qu’elle désigne un représentant à l’avenir.

Enfin, en ce qui concerne les expositions internationales, les opérateurs sont invités à contacter la mission de coordination sanitaire internationale à la DGAL, afin de connaître les réglementations qui s’appliquent, à la fois pour se rendre dans le pays d’accueil, et surtout pour pouvoir rapatrier ensuite ses oiseaux en France.
Coordonnées : 01 49 55 81 20 (chef de la Mission : Paul MENNECIER)

Merci à Gilles M. pour cette info.


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R
Au moins c'est clair en espérant que ce sera bien suivi d'effets positifs.
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