L'élevage de canards en plein air est un facteur de risque de la grippe aviaire.
C’est ce que révèle une étude menée en Thaïlande par une équipe internationale comprenant un chercheur de l’Université libre de Bruxelles.
La revue Emerging Infectious Diseases du Center for Disease Control d’Atlanta, aux États-Unis, a publié les résultats d’une étude relative à la grippe aviaire réalisée par Marius Gilbert, chercheur au laboratoire de Lutte biologique et écologie spatiale de l’Université libre de Bruxelles (ULB), en collaboration avec des chercheurs du Department of Livestock Development de Bangkok, en Thaïlande, et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
L’épidémie de grippe aviaire qui sévit actuellement en Asie du Sud-Est a un impact économique et sanitaire considérable, principalement pour les petits producteurs. Par ailleurs, la transmission du virus H5N1 à l’homme fait peser la menace d’une pandémie dont les conséquences sont difficiles à prédire.
En vue de contrôler la maladie à sa source, et notamment en Thaïlande, l’équipe de recherche a orienté ses travaux vers les facteurs qui favorisent la persistance et la transmission du virus.
Des travaux de virologie effectués en laboratoire avaient précédemment montré que les canards pouvaient être des « porteurs sains » et produire de grandes quantités de virus sans montrer de signes cliniques apparents de la maladie.
L’étude conduite démontre pour la première fois que cette observation clinique se traduit à grande échelle sur la distribution de la maladie telle qu’elle peut être observée sur le terrain.
En effet, les résultats indiquent que la distribution géographique des canards élevés en plein air est le principal facteur de risque associé à la distribution des foyers de grippe aviaire. Ces canards sont élevés selon un système agraire spécifique à l’Asie du Sud-Est qui associe la production de canards à la riziculture.
Ce mode de production implique de nombreux déplacements des troupeaux de canards, et des contacts fréquents avec d’une part, la volaille de basse-cour située dans les villages, et d’autre part, d’autres canards ou oiseaux sauvages situés dans les rizières. Ces canards sont donc susceptibles de participer activement à la propagation de la maladie.
Les résultats de cette étude ont déjà porté leurs fruits sur le terrain, puisque depuis le printemps 2005 la Thaïlande impose de tester les troupeaux de canards avant leur déplacement, ce qui a réduit considérablement le nombre de foyers observés en 2005.